Chaque fin d'année, un phénomène récurrent se manifeste : la demande d'augmentations de salaires et de bonus par les salariés, et la volonté des consultants d'augmenter leur Taux Journalier Moyen (TJM). Si cela semble logique, la mise en œuvre de ces demandes n’est pas toujours facile.
Prenons l'exemple concret de l'année 2024. Selon plusieurs sources du secteur IT, le début de l'année a été plutôt encourageant, mais la situation a changé au fil des mois. Par exemple, en mars, plusieurs grands projets ont été suspendus, comme celui de BNP Paribas, qui avait prévu un investissement en technologie de 50 millions d'euros, mais a dû suspendre une partie de ses projets à cause de la réévaluation des priorités. Cela a entraîné des centaines de consultants, principalement en informatique et en développement, en période d’inter-contrat. En conséquence, la demande pour des experts dans des niches spécifiques a baissé jusqu’à l’été.
Cependant, à partir d'octobre, le marché a montré des signes de reprise. Des entreprises comme Capgemini et Accenture ont redémarré plusieurs projets, cherchant à recruter de nouveaux talents avec des contrats de fin d'année. Cela a conduit à une recrudescence des missions proposées et des consultations, mais avec une pression accrue sur les tarifs. Par exemple, des consultants en data science, qui auparavant pouvaient négocier des TJM de 800€ à 1 000€, se sont vus offrir des contrats à des tarifs proches de 700€, sous la pression des entreprises qui cherchaient à maximiser leur retour sur investissement en fin d’année.
Cette dynamique se traduit par une pression sur les augmentations salariales et les bonus, souvent plus faibles que prévu, ainsi que sur les tarifs journaliers des consultants. Les entreprises, comme Sopra Steria, ont tendance à proposer des missions à des tarifs plus compétitifs, sous prétexte de "reprise d’activité", mais espèrent renégocier les tarifs en début d’année suivante lorsque les budgets auront été réévalués.
Ce phénomène illustre la difficulté de trouver un équilibre entre les attentes des salariés et la réalité économique du marché. Si les entreprises souhaitent toujours attirer et fidéliser les talents, elles doivent aussi faire face à une concurrence accrue et à la nécessité de maintenir une rentabilité.
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